Copyright 2019 Realisation : Harold GEORGE
La Rosalie
Il y a des jours comme ça où on a envie de partir. Des jours comme les autres pourtant, avec rien à reprocher à personne, rien à fuir ni à chercher d’ailleurs, et pourtant l’envie est là. Celle de l’aventure, celle des romans de Jules Verne ou de Dumas, le pressant appel d’un ailleurs inconnu. L’envie de vivre la cavale, tenter la bourlingue, sillonner les routes et battre la campagne plutôt que le pavé.
Il y a des jours comme ça où on se prend à rêver. De l’aventure, bien sûr, mais aussi du théâtre, de la vie, de l’avenir. Des jours où on se demande comment faire pour tout concilier, pour vivre comme on le voudrait sans trahir ses principes, et travailler dans le milieu du spectacle sans se déconnecter de la réalité. Des jours où l’idée de partir en tournée dans notre contexte écologique paraît absurde et irresponsable, et où on pense, sans y croire vraiment, qu’on aimerait pouvoir le faire en vélo...
Il y a des jours comme ça où le destin est à l’œuvre. Des jours où ce n’est pas prévu mais on achète une rosalie – un de ces vélos à quatre roues et plusieurs pédaliers – et pas des moindres puisque celle-ci peut accueillir dix paires de mollets en plus du courageux conducteur. Alors on le fait, car tout coïncide, on projette, on budgétise, on planifie : on va partir.
Avec en tête le fantasme du théâtre de tréteaux, de la charrette de la troupe de Molière, du voyage de Peter Brook en Afrique, du Théâtre National Ambulant de Firmin Gémier sillonnant les routes de France, avec aussi l’exemple de quelques amis qui le pratiquent régulièrement et nous prouvent que c’est possible aujourd’hui encore, on construit jour après jour notre rêve de théâtre itinérant.
Le temps d’un été, on va mettre notre théâtre sur roue. Pour l’aventure évidemment, mais aussi parce que ça concorde avec nos questionnements actuels, tant en matière d’écologie que de politique culturelle. Les grands mots sont lâchés, mais on l’assume : d’évidence, le projet est politique.
Le temps d’un été, la rosalie sera notre véhicule et notre scène. Elle nous guidera sur les routes vers de nouveaux horizons artistiques et humains. Une occasion pour nous de renouer avec les traditions d’un théâtre populaire, celui de la rencontre réelle, du temps partagé et de la poésie de l’instantané. L’occasion de faire de l’expérience théâtrale une aventure humaine. De mettre en commun nos imaginaires, d’improviser, d’écrire, de jouer de la musique, de chanter, de danser. D’explorer des modes de création dont nous avons moins l’habitude, en façonnant un spectacle multidisciplinaire et évolutif autour de l’objet qui nous aura rassemblé et qui donne son nom au projet : La Rosalie.
Eté 2020 :
En tournée dans toute la France !
Texte et mise en scène : Thomas Meyer & Lucie Lombard
Avec : Clément Cottenot-Foucher, Hugo Dragone, Harold George, Nicolas Gachet, Lucie Lombard, Thomas Meyer
Technique et création lumière : Hugo Dragone
C'est un vélocipède.
Avec beaucoup de roues.
Ce n'est pas un mono-cycle.
Ce n'est pas une bicyclette.
C'est rare qu'il s'agisse d'un tricycle.
Car plus généralement, c'est un quadricycle.
Et plus encore pour tous les intrépides.
La question des roues étant réglée, reste la question des pédaliers. C'est à loisir qu'on en rajoute afin de partager l'effort. Il peut n'y en avoir qu'un, comme il peut y en avoir autant que de roues, voire davantage. C'est ça le partage !
Et des sièges ? Combien ? Autant qu'on veut pardi ! Au moins un par personne qui pédale, c'est la moindre des choses. En revanche, pour le guidon, (ou le volant, c'est selon), mieux vaut n'en avoir qu'un pour ne pas partir dans toutes les directions...
Se pose enfin la question de l'alignement. La rosalie n'est-elle qu'un ambitieux tandem ?
Non, pas vraiment. Car les roues, les pédaliers et les assises, permettent d'être côte à côte pendant le voyage, et non à la file indienne. Plus de convivialité, moins de sourires du plombier.
Mais alors, d'où ça vient cette rosalie ?!
La toute première fois qu'on voit un vélo à quatre roues, c'est à New York, en 1953, pendant l'exposition universelle.
D'ailleurs, depuis 1953, on les a utilisées sous différents formats : véhicules touristiques, taxis à pédales, vélos de montagnes, transports pour des sites industriels, etc. C'est surtout son aspect ludique qui plaît et qui en fait un véhicule de choix pour des promenades touristiques, des parcs d'attractions ou des stations balnéaires.
D'accord, d'accord, mais c'est qui cette Rosalie qui lui a donné son nom ?
C'est qui ? C'est quoi ! C'est parce qu'on lui trouvait une ressemblance avec avec la Citroën Rosalie de 1932 qu'on l'a appelée ainsi. Et pourquoi la Citroën s'appelait ainsi ? Avec des pourquoi on retournerait à la naissance de l'univers et plus loin encore !
La rosalie, considérée comme un vélo en France comme en Belgique, est bien autorisée à la circulation, sans quoi elle aurait peu d'intérêt. Et aujourd'hui son intérêt, en plus d'être ludique, c'est bien évidemment d'être aussi une alternative écologique au transport collectif !
Bref nous devons un fière chandelle à l'inventeur de la roue, et un peu moins à celui du bâton.
Des Ticket(s) d'or sont parfois cachés sur le site du théâtre des créatures à l'occasion de certains spectacles. Si vous êtes le premier à en trouver un, alors vous obtenez une place gratuite pour le spectacle concerné !
Qu'est-ce que c'est les tickets d'or ?